Combien de fois ai-je entendu cette phrase : « les animaux nous apportent tellement ! » ?
Ou encore « donnez-leur de l’amour, ils vous le rendent au centuple ! »
Qu’est-ce que ça m’énerve. J’ai horreur d’entendre ce genre de phrases.
C’est tellement égoïste. Tellement autocentré. Qu’est-ce que ça veut dire ? « Prenez un animal, il vous donnera de l’amour ».
Mais ma cocotte (je dis « cocotte » parce que j’ai surtout entendu des femmes dire ça, mais ça vaut aussi pour les « cocos » bien sûr), si tu veux un animal, il ne va pas falloir penser qu’à toi et qu’à ce qu’il va t’apporter. Il va surtout falloir penser à ce que TU vas LUI apporter.
Qu’est-ce que tu vas t’imaginer ? Qu’un chien (ou tout autre animal) est une machine à distribuer des câlins ? Qu’il te suffit d’appuyer sur un bouton, et pouf, il te donnera de l’amour ? Tu fais erreur.
L’animal ne sert pas à combler un manque affectif.
L’animal ne sert pas à exhiber ton narcissisme.
L’animal ne sert pas à rendre service, même pas à donner de l’amour.
L’animal ne sert à rien. Il faut absolument arrêter de le considérer comme un outil. Il faut arrêter d’attendre quelque chose de lui, et s’interroger plutôt sur ce que lui attend de nous.
Il faut arrêter d’imaginer ce que l’on va prendre chez un animal, et penser plutôt à ce qu’on va lui donner. Tiens, ça me fait penser à la chanson Savoir aimer de Florent Pagny.
« Mais savoir donner
Donner sans reprendre
Ne rien faire qu’apprendre
Apprendre à aimer
Aimer sans attendre
Et aimer à tout prendre
Apprendre à sourire
Rien que pour le geste
Sans vouloir le reste
Et apprendre à vivre
Et s’en aller »
Attention, je ne parle pas des chiens de travail, notamment des chiens de berger, qui, eux, ont sans doute besoin de répondre à une « fonction », parce que c’est ainsi qu’ils ont été sélectionnés et c’est en leur donnant un « travail » (exemple : garder un troupeau) qu’on peut répondre à leurs besoins. Je parle essentiellement ici des chiens (et chats ?) auxquels on a attribué la fonction « de compagnie ».
Je vais te parler de ma propre expérience : moi-même, durant toute mon enfance, j’avais cette image idéalisée du chien parfait. Manque de bol (ou pas), je ne suis pas tombée sur le chien parfait lorsqu’à 18 ans, j’ai adopté Nala. Je considère en toute objectivité que pendant près de 2 ans, elle ne m’a rien apporté de positif. Elle ne m’a pas du tout apporté l’amour que j’attendais. Alors qu’est-ce que tu aurais fait à ma place ? Tu l’aurais abandonnée parce que, zut alors, pas question d’avoir pour premier chien, une petite névrosée sous Prozac que tu ne peux même pas toucher ? Ben non. Tu fais avec. Tu t’adaptes. Et tu verras qu’avec le temps, si tu fais des efforts pour le comprendre, ton chien aussi s’adaptera. A toi de le mettre sur la voie.