Je me promène au bois de Boulogne avec Nala, c’est un jour de soleil et le premier de l’année de vraie chaleur. Je décide de m’arrêter à une buvette pour prendre un sandwich et abreuver Nala.
Autour de la buvette, les gens sont assis à table, la plupart avec leur chien. Une atmosphère détendue règne, les chiens s’amusent, bref une journée idyllique comme je les aime.
Arrive alors un couple avec son chien, un petit Bichon dont j’entends le nom « Gipsy ». Gipsy est en laisse, mais visiblement très content d’être promené. Un petit Spitz, sans laisse, arrive vers lui gaiement. Gipsy semble ravi et essaie de jouer avec lui malgré sa laisse que sa maîtresse tient courte.
Et ça dégénère. Non pas entre les chiens. Mais entre la maîtresse et Gipsy.
Le petit Spitz est assez insistant, il essaie de lécher Gipsy au niveau des parties intimes. Gipsy se laisse faire bien volontiers mais visiblement, ça ne plait pas à sa maîtresse : « Dégage, c’est un mâle ! » lance-t-elle au Spitz.
Ni une ni deux, la dame attrape Gipsy par la peau du cou et l’assied sur une chaise. « Pas bouger ! Pas bouger j’ai dit ! Gipsy ça va mal aller ! Assis !!! »
Gipsy veut seulement descendre de sa chaise et aller jouer avec son copain Spitz. Mais il n’en a pas le droit. Il ne comprend rien.
La maîtresse attrape un mouchoir et nettoie, non sans un certain dégoût, les « saletés » que cet immonde Spitz a laissé sur son Bichon adoré, probablement fraîchement toiletté. « Assis », ne cesse-t-elle de répéter, avant de pousser du pied le Spitz qui revient à la charge. « C’est insupportable ces gens qui n’attachent pas leur chien ».
Gipsy est probablement un chien aimé, et sa maîtresse veut sans doute le protéger. Mais Gipsy a besoin d’interactions sociales, il en est à la demande.
Gipsy n’est sûrement pas battu. Il mange sans doute à sa faim. Il a certainement des jouets, des câlins, de l’attention.
Mais Gipsy est maltraité.
Gipsy souffre en silence d’une forme de maltraitance passive qui dure depuis des années, et continuera encore longtemps.