Le secret d’une relation forte avec son chien

Au vu des difficultés rencontrées avec Nala au début de sa vie, j’ai mis beaucoup de temps à m’attacher à elle. C’est la pratique de différentes activités qui a permis de créer un lien entre nous.

A ma connaissance, il n’y a pas d’étude scientifique ayant démontré que le partage d’une activité (physique ou non) avec son chien renforce la relation avec son maître. Dit comme ça, cela semble évident, mais pour moi, à l’époque, ça ne l’était pas du tout et c’est pourquoi j’ai décidé de le raconter. A défaut de preuve scientifique, mon expérience personnelle m’a maintes fois démontré que chaque activité pratiquée avec Nala avait incontestablement renforcé notre lien. Je m’en émerveille aujourd’hui encore.

Les cours d’éducation

La première fois que j’ai vu la différence, c’était en septembre 2012, Nala avait alors 1 an et vivait à mes côtés depuis près de 10 mois. Nous avions commencé un nouveau cycle de cours d’éducation canine, avec un deuxième éducateur canin, depuis quelques semaines. Les leçons à domicile et dans notre quartier étaient terminées, et nous devions alors poursuivre le travail dans un autre environnement, au Champ-de-Mars exactement. C’est là qu’il s’est passé quelque chose entre Nala et moi pour la première fois.

Pour aller au Champs-de-Mars, je devais prendre le bus, seule, avec Nala dans son sac de transport. J’étais terriblement angoissée à l’idée de lui faire prendre le bus pendant près d’une heure. J’avais peur qu’elle ne cesse de gigoter, d’aboyer, de s’impatienter… C’était une réelle épreuve pour moi qui n’avais aucune confiance ni en elle ni en moi.

Mais je me faisais du souci pour rien : dès le premier trajet, Nala a eu une conduite exemplaire, et est restée calmement de son sac sans bouger.

Nala à 1 an

Au Champs-de-Mars, nous devions essentiellement travailler le rappel. Nala avait une bonne écoute, mais refusait de revenir jusqu’à mes pieds, et s’enfuyait dès que j’approchais la main, même lentement, même avec des friandises ou un jouet. Elle restait toujours à distance, ce qui me rendait la vie impossible, notamment pour lui mettre son harnais, attacher sa laisse, la rattraper, ou plus généralement, avoir le moindre contact physique avec elle.

En trois séances à peine, le problème – qui durait depuis 10 mois malgré nos premiers cours d’éducation – était réglé. Mais ce n’est pas là où je veux en venir.

Ce que j’ai remarqué, c’est qu’après chaque leçon au Champs-de-Mars, il y avait un changement notable dans l’attitude de Nala. A mesure qu’on lui apprenait à s’approcher de moi à l’aide d’une longe qu’on raccourcissait progressivement, elle apprenait aussi à s’approcher de moi « psychiquement ». Comme s’il y avait eu depuis 10 mois une longe invisible entre nous. Enfin, on était en train de réduire la distance qui nous séparait !

Nala était chaque semaine de plus en plus à l’écoute, de plus en plus attentive, de moins en moins fuyante. Le travail était encore long, mais il était amorcé. Et, pour la première fois, j’étais fière de ses progrès, de nos progrès, de notre manière d’avancer enfin ensemble, au même rythme. Je commençais à avoir espoir, et surtout, à lui faire confiance.

Les expériences et les années m’ont prouvé que si ces cours d’éducation canine avaient incontestablement contribué à poser le socle de notre relation, notre lien était renforcé par le seul principe de faire une activité ensemble. Prendre le bus, aller dans un environnement inconnu, se confronter à des situations nouvelles, se mettre en difficulté et surmonter les obstacles ensemble… C’était donc ça, le secret.

Nouveaux lieux, nouvelles rencontres, nouvelles aventures

Nala et moi à la Wamiz Run 2019

Ces cours aux Champs-de-Mars ont vraiment marqué un tournant car, plus que le rappel, ils m’ont surtout permis d’apprendre à faire confiance à ma chienne, et à ne plus angoisser pour un rien. Cela m’a « débloquée » et encouragée dans l’idée de vivre différentes aventures avec Nala.

Mon métier de journaliste animalier me permet d’emmener ma chienne dans de nombreux endroits et événements. Je la confronte à de multiples situations, pas forcément très agréables pour elle (beaucoup de monde, de bruit, de chiens…). Bien sûr, je reste attentive à toutes ses réactions afin de ne pas la mettre dans une posture d’inconfort. Mais je dois bien avouer que la traversée de situations « compliquées » pour elle permet systématiquement de faire évoluer notre relation.

Cela a été le cas hier encore, à la Wamiz Run, où nous avons passé la journée au milieu d’un millier de chiens, pour la troisième année consécutive. C’est sans nul doute l’épreuve la plus difficile pour Nala, qui doit faire face aux multiples sollicitations de ses congénères, dans le brouhaha incessant, la chaleur, le va-et-vient des humains… Mais chaque année, elle m’impressionne et me rend fière. Elle adopte la parfaite attitude. Et lorsque l’on rentre à la maison, ainsi que les jours suivants, elle est sensiblement plus proche de moi. Je le vois à son regard, à son attention, aux lieux où elle se place, à sa manière de se coller contre moi pour dormir. Ce n’est pas qu’une impression ; je vous assure que son comportement change.

C’est important, je pense, de montrer à son chien qu’il est capable de surmonter les épreuves, de l’encourager en ce sens et de se positionner comme « guide » afin qu’il se sente toujours accompagné et rassuré par son référent.

Multiplier les activités

Depuis que je sais à quel point nos aventures nous sont bénéfiques, je fais tout pour les multiplier : nous pratiquons ensemble le treibball (football pour chiens) presque tous les dimanches aves Canidélite, nous faisons de longues balades dans des lieux que je tâche de varier au maximum et si possible avec d’autres chiens, nous jouons beaucoup, j’essaie de redoubler d’inventivité pour lui proposer de nouvelles choses… et je l’emmène au travail avec moi.

Leçon de treibball à Boulogne-Billancourt

Partir en vacances avec son chien

Les vacances constituent de formidables opportunités de partir à l’aventure : je n’ai jamais autant apprécié mes vacances que depuis que je les partage avec Nala (même si je m’autorise environ une fois par an à partir à l’étranger sans elle). Mes meilleurs souvenirs avec elle sont d’ailleurs des moments passés à la montagne, à la mer…

Nala et moi à Etretat, un merveilleux souvenir !

Tout ça pour dire qu’avoir un chien implique de « se donner un peu de mal » (même si je n’aime pas cette formulation…). Ce n’est pas se contenter de laisser son chien dormir toute la journée à la maison et le sortir deux fois par jour. C’est trouver de sources d’occupation qui vous seront bénéfiques à tous les deux. On le fait bien avec les enfants, alors pourquoi pas avec les chiens ?

Elisa

3 commentaires Ajouter un commentaire

  1. elodiemarziac dit :

    Superbe article, je comprends tout à fait ce que tu as ressenti. Le lien n’était pas inné entre mon chien et moi. C’est parfois compliqué de l’expliquer aux gens, ils ne comprennent pas et pense que c’est instantané mais non. Le lien se créer avec les habitudes et les moments de complicité. Les cours d’éducation m’ont beaucoup aidé à ça aussi, les longues randonnées, les jogging et les cours d’agility aussi 🙂

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    1. elisanala dit :

      Merci beaucoup pour ton commentaire et ton retour d’expérience ! C’est vrai ce que tu dis, ce n’est pas forcément inné… !

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    2. Elisa Gorins dit :

      Merci beaucoup pour ton commentaire et ton retour d’expérience 🙂

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